Vous saviez peut-être que les réactions indésirables doivent être rapportées au programme MedEffet, le programme de pharmacovigilance canadien. Mais saviez-vous que l’échec d’un traitement avec un médicament est une réaction indésirable?
MedEffet s’intéresse aux effets graves ou inattendus des médicaments et à tous les événements indésirables qui peuvent entourer la prise de médicaments. L’échec au traitement est généralement reconnu comme un des 8 types d’événements indésirables aux médicaments. D’ailleurs, Santé-Canada considère que les échecs de traitement doivent être notifiés. Il s’agit d’une exigence des « Bonnes pratiques de pharmacovigilance » :
« …si un produit de santé ne produit pas l’effet prévu, il peut y avoir un effet indésirable pour le patient, incluant une aggravation de la condition médicale pour laquelle le produit est utilisé. »
Les programmes de pharmacovigilance de la plupart des pays collaborent entre eux pour détecter des réactions indésirables qui surviennent après la commercialisation d’un produit. Dans certains cas, un nouveau médicament n’a pas été testé chez plus de quelques centaines de patients. Il est donc important de déclarer les effets indésirables graves et inattendus.
La réelle efficacité des médicaments est souvent moindre une fois qu’ils sont utilisés en dehors du contrôle strict des études cliniques. C’est pourquoi il est important de rapporter aussi les cas d’inefficacité. Dans un contexte où le coût de certains traitements dépassent parfois les 10 000$, voire les 100 000$ par traitement, il est de notre responsabilité de signaler les situations ou cet investissement n’a pas donné les résultats escomptés.
De l’autre côté du spectre, on retrouve les produits de santé naturels. Même s’Ils sont commercialisés avec l’approbation de Santé-Canada, on constate régulièrement des problèmes de qualité. Dans d’autres cas, des produits farfelus, comme l’homéopathie, ou dangereux, comme les nosodes sont recommandés à des patients qui sont rassurés l’approbation de Santé-Canada. Dans la vraie vie, les nosodes sont recommandés par des homéopathes comme vaccins! Je vous invite d’ailleurs à consulter la campagne Stop nosodes menée par Bad Science Watch. Dans cette campagne, la communauté scientifique dénonce la commercialisation de ces « médicaments » dangereux. Il est aussi de notre responsabilité de documenter l’impact de ces situations dangereuses sur nos patients, et MedEffet est l’endroit parfait pour le faire.

Les cas soumis à MedEffet sont tous lus, analysés et publiés dans la Base de données canadienne des effets indésirables. À ce jour, seulement 66 cas d’échec au traitement ont été rapportés à Santé-Canada! Pourtant, voici quelques exemples de cas à déclarer :
- Un patient est hospitalisé pour une grippe après un traitement avec de l’Oscillococcinum?
- Après quelques semaines de traitement avec le mab à la mode, toujours pas d’améliorations notables?
- La vitamine de l’heure ne guérit pas tous les maux comme promis…
Ce ne sont que quelques exemples de notifications d’effets indésirables à faire à Santé-Canada. Je suis convaincu que vous en avez plusieurs autres en tête. Des médicaments très chers, mais peu efficaces? Des tromperies comme l’homéopathie? La prochaine fois que vous aurez un patient qui fait face à un problème de non-efficacité, n’oubliez pas de le rapporter.
2 réflexions sur “Un echec de traitement c’est aussi un effet indésirable aux médicaments”